haiku

Haïku : L’art de la poésie en trois vers

Le haïku, cette forme poétique d’origine japonaise, fascine par sa simplicité apparente et sa profondeur. En seulement trois vers, il capture l’essence d’un instant, souvent lié à la nature ou aux émotions humaines. Si vous êtes passionné(e) par la poésie ou curieux(se) d’explorer cet art minimaliste, nous vous invitons à découvrir les œuvres de poètes contemporains comme Diane DescôteauxMicheline Comtois-Cécyre et Huguette Ducharme, publiés aux Éditions du Grand Ruisseau. Plusieurs livres sont distribués par Arrimages distribution et ont su adapter cette tradition à la langue française tout en respectant ses fondements.

Qu’est-ce qu’un haïku ?

Le haïku est un court poème traditionnel japonais composé de trois vers. Sa structure classique repose sur une alternance de syllabes : 5 syllabes pour le premier vers, 7 pour le deuxième et 5 pour le dernier, soit un total de 17 syllabes. Cette forme rigoureuse permet de saisir un moment fugace, souvent lié à la nature ou à une émotion éphémère.

Quelles sont les règles du haïku ?

Pour écrire un haïku, il est essentiel de respecter deux éléments clés :

  • Le kigo : un mot ou une allusion à une saison qui ancre le poème dans le cycle naturel.
  • Le kireji : une césure qui marque une pause dans la lecture et crée une tension ou une juxtaposition entre deux idées.

Contrairement à d’autres formes poétiques, le haïku ne cherche pas à rimer ou à utiliser des métaphores complexes. Il privilégie la simplicité et l’immédiateté.

Exemples d’haikus

 au fond de l’évier
       petite rognure d’ongle
lune de janvier

Diane Descôteaux – Prix Spécial pour la participation étrangère

au 29ème concours de Haïku de l’Ambassade du Japon

mai sans tondeuse
les pissenlits fous braques
sèment à tout vent

Micheline Comtois-Cécyre – MITAÏ mon nom japonais

Haïku vs Poème

Bien que le haïku soit un poème en soi, il se distingue d’autres formes poétiques par son extrême concision et son absence de figures de style élaborées. Là où un poème classique peut s’étendre sur plusieurs strophes, le haïku se concentre sur l’instant présent et laisse beaucoup de place à l’imagination du lecteur.

Origine et évolution du haïku

Né au Japon au XVIIe siècle, le haïku est issu du haikai no renga, un genre poétique collectif. Le grand maître Matsuo Bashō (1644-1694) est souvent considéré comme le père du haïku moderne. Il a transformé cette forme littéraire en un art contemplatif qui célèbre la beauté éphémère du monde naturel. Avec le temps, le haïku a voyagé hors des frontières japonaises pour devenir populaire dans le monde entier, notamment au Québec où des auteurs et autrices ont su adapter cette forme tout en respectant ses origines.

Thèmes et imagerie dans le haïku

Les thèmes récurrents dans les haïkus sont principalement liés à la nature : les saisons, les paysages, les animaux ou encore les phénomènes météorologiques. Cependant, ils peuvent aussi aborder des sujets plus introspectifs comme les émotions ou les états d’âme. Pour créer une image poétique puissante en seulement trois vers, l’auteur doit faire appel aux cinq sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher. Cette approche sensorielle permet au lecteur ou à la lectrice de ressentir pleinement l’instant décrit.

Comment écrire un haïku ?

Écrire un haïku demande une grande attention aux détails et une maîtrise de la concision. Voici quelques conseils pour débuter :
Observez votre environnement : Prenez le temps de contempler la nature ou un moment particulier.
Utilisez des mots simples : Évitez les métaphores complexes ou les figures de style trop élaborées.
Respectez la structure : 5 syllabes pour le premier vers, 7 pour le deuxième et 5 pour le dernier.
Incorporez un kigo : Choisissez un mot qui évoque une saison ou un phénomène naturel.
Créez une césure : Introduisez une pause ou une coupure pour juxtaposer deux idées.

Lecture et interprétation d’un haïku

Lire un haïku demande autant d’attention que son écriture. Chaque mot compte et doit être interprété dans son contexte sensoriel et émotionnel. Un même haïku peut offrir plusieurs niveaux de lecture selon l’état d’esprit du lecteur ou les circonstances dans lesquelles il est lu.

Haïku en français

Écrire des haïkus en français est tout à fait possible et peut donner lieu à des créations magnifiques. Les autrices francophones comme Diane DescôteauxMicheline Comtois-Cécyre et Huguette Ducharme ont su adapter cette forme japonaise tout en conservant son essence minimaliste.

Traduire un haïku

Traduire un haïku est délicat car il faut non seulement respecter sa structure syllabique mais aussi conserver son esprit contemplatif et sa simplicité linguistique.

Haïkus contemporains

Aujourd’hui, certains poètes modernes prennent des libertés avec les règles traditionnelles du haïku. Ils peuvent par exemple jouer avec la structure syllabique ou s’éloigner des thèmes naturels pour aborder des sujets plus urbains ou sociaux. Cependant, même dans ces versions contemporaines, l’esprit du haïku – capturer l’instant présent avec concision – reste intact. Un bel exemple est le livre ci-dessous, alors qu’Huguette Ducharme nous livre, à travers de courts textes ponctués de haïkus, les moments forts de ses rencontres avec de jeunes endeuillés. »

Découvrir les haikus québécois

Le haïku, bien qu’il soit né au Japon il y a plusieurs siècles, continue d’inspirer des poètes du monde entier grâce à sa simplicité formelle et sa profondeur émotionnelle. Si vous souhaitez approfondir votre connaissance de cet art minimaliste ou simplement apprécier sa beauté intemporelle, nous vous recommandons encore une fois les ouvrages de Diane DescôteauxMicheline Comtois-Cécyre et Huguette Ducharme. Ces autrices francophones ont su capturer l’essence du haïku tout en lui donnant une nouvelle vie dans notre langue. Explorez leurs œuvres et laissez-vous emporter par la magie des mots !

Formation : apprendre à composer des haikus

Il existe plusieurs formations sur le haïku au Québec adaptées à tous les niveaux. Des ateliers pratiques aux formations plus approfondies comme celles proposées par Diane Descôteaux, vous permettront non seulement d’apprendre les techniques essentielles du haïku mais aussi de développer votre propre style dans cette forme poétique unique. Pour les gens de la Rive-Sud de Montréal, la bibliothèque municipale de Boucherville a mis en place des ateliers d’écriture de haïkus. Ainsi le 14 décembre prochain, il y aura un atelier pour les 9-12 ans avec Caroline Barber. C’est gratuit ! Places limitées.

Le Sentier haïkus de Boucherville  

Soulignons, par ailleurs, que la Ville de Boucherville a inauguré le 30 mai 2023, lors du mois de la poésie, le Sentier haïkus situé dans le parc de Mortagne. À travers ce sentier de balade pittoresque, les passants découvriront une série de sept haïkus, composés par des autrices et auteurs québécois : Micheline Comtois-Cécyre, également instigatrice du projet, Micheline Beaudry, Jacques Gauthier, Hélène Boissé, Diane Descôteaux, Richard Fournier et Natasha Kanapé Fontaine.

Un cerisier japonais a été planté aux abords du chemin afin d’honorer cette forme de poésie qui met de l’avant l’instant présent. Cet arbre symbolise à la fois le caractère éphémère de la vie et la beauté de l’impermanence.

La réalisation de ce projet a été possible grâce à l’entente de développement culturel intervenue entre le ministère de la Culture et des Communications et la Ville de Boucherville, à Mme Micheline Comtois-Cécyre, instigatrice du projet, et aux membres du Club de lecture de la bibliothèque Montarville-Boucher-De La Bruère.

Entrevue avec Diane Descoteaux, poète haïjin

Serge Daigneault

Co-fondateur d’Arrimages distribution

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